Décrypter une étiquette de vin

Une belle étiquette ne fait pas un bon vin ; difficile pourtant de résister à un joli dessin ou un design moderne. Pour passer outre cette première impression parfois trompeuse, il est important de maîtriser la signification des mentions présentes sur l’étiquette, seule façon de commencer à savoir ce qu’il y a dans la bouteille.

L’étiquette regorge de men­tions : cer­taines sont obli­ga­toires, d’autres facul­ta­tives (lais­sées à l’appréciation du pro­duc­teur); cer­taines sont utiles, d’autres moins, d’autres encore peuvent s’avérer déroutantes. 

Toutes ces infor­ma­tions sont là pour vous éclai­rer sur le conte­nu de la bou­teille, pour­tant trop sou­vent elles embrouillent, faute de bien les com­prendre. Voi­ci les dif­fé­rentes men­tions à prendre en compte par ordre d’importance, toutes n’étant cepen­dant pas tou­jours présentes.

Les mentions utiles

  • 1. Caté­go­rie du vin : AOC, IGP ou Vin de France (voir Article pour plus de détail). Elle per­met de situer la pro­ve­nance du vin, le niveau de qua­li­té que l’on peut en attendre, et le style (typi­ci­té : un cha­blis sera plu­tôt vif, un médoc tan­nique et un beau­jo­lais souple et fruité).
  • 2. Pro­prié­té ou marque : utile pour iden­ti­fier le vin, cer­tains domaines étant renom­més. Si ce n’est pas un domaine pré­cis (ou un châ­teau, un clos etc.) mais une marque qui est indi­quée, il y a de fortes chances que le vin soit issu d’un assem­blage de nom­breuses cuvées des­ti­nées à pro­duire un vin au goût « cali­bré ». Ras­su­rant peut-être, mais a prio­ri moins intéressant.
  • 3. Mil­lé­sime : l’année de nais­sance du vin (voir Article pour plus de détail). Le vin doit pro­ve­nir au moins à 85 % du mil­lé­sime indi­qué (15 % d’autres années pos­sible). Donne une idée de la qua­li­té et du poten­tiel de garde, selon qu’on a affaire à une grande ou une petite année. Contrai­re­ment à une idée reçue, le mil­lé­sime n’est pas une men­tion obli­ga­toire (cf. la plu­part des cham­pagnes notamment).
  • 4. Cépages : pas obli­ga­toire, mais utile pour cer­ner le style de vin, sur­tout si vous connais­sez un peu vos goûts.
  • 5. Éle­vé en fût de chêne : signale un vin plu­tôt struc­tu­ré, aux arômes boi­sés. Est-ce un gage de qua­li­té ? L’élevage ayant un coût, ce sont sou­vent les cuvées plus haut de gamme qui en béné­fi­cient, mais ce n’est pas l’assurance abso­lue d’un nec­tar divin…
  • 6. Teneur en alcool : peut don­ner une idée du style du vin (un vin à 15 % sera plus cor­sé qu’un vin titrant 12,5 %).

Les mentions neutres

  • 7. Volume : en géné­ral 75 cl (37,5 cl pour les demi-bou­teilles), par­fois 50 cl pour les vins doux. Seule consi­dé­ra­tion d’intérêt : les vins en grands conte­nants (mag­num de 1,5 litre par exemple) vieillissent mieux qu’en petits.
  • 8. Men­tions sani­taires : la men­tion « Contient des sul­fites », obli­ga­toire dès qu’un vin en contient plus de 10 mg/l (c’est-à-dire qua­si­ment tous !) ; le logo d’avertissement pour les femmes enceintes.
  • 9. Mis en bou­teille au domaine/château : un gage de tra­ça­bi­li­té, qui va certes dans le bon sens mais ne garan­tit nul­le­ment la qualité.
  • 10. Cer­ti­fi­ca­tion « bio » : ren­seigne sur la démarche du pro­duc­teur, mais on peut mal­heu­reu­se­ment aus­si faire du mau­vais vin bio…

Les mentions non pertinentes

  • 11. Nom de cuvée : a plus à voir avec l’imagination du vigne­ron (le pré­nom du petit der­nier, le sur­nom d’un aïeul, le sou­ve­nir d’une légende locale…) qu’avec le conte­nu de la bou­teille. Par­ti­cipe de la poé­sie du vin, ce qui n’est certes pas rien, mais ne donne pas d’informations sur le conte­nu de la bouteille.
  • 12. Vieilles vignes : sans doute la men­tion la plus décon­cer­tante… car non régle­men­tée (pas d’âge mini­mum) ! Désigne sou­vent les plus vieilles par­celles du domaine, ce qui est sym­pa­thique mais peu utile pour le consommateur.
  • 13. Grand vin de Bordeaux/Bourgogne : indique seule­ment que le pro­duc­teur est à jour de sa coti­sa­tion pro­fes­sion­nelle… A ne pas confondre avec « Grand cru » ou « Cru classé ».

Le conseil de Jean

Depuis quelques années s’est éga­le­ment déve­lop­pée la pra­tique de la contre-éti­quette, espace de libre expres­sion où le pro­duc­teur parle de son his­toire, de son ter­roir et donne des conseils de dégus­ta­tion. Un dis­cours certes mar­ke­ting mais qui ren­seigne sou­vent mieux que l’étiquette !