Bien déguster (3) : la bouche

Après l’œil et le nez, voici l’étape finale de la dégustation, qui va vous donner de nouvelles informations sur le vin et confirmer (ou non…) vos premières impressions. Vous pourrez ainsi établir le portrait-robot du vin et juger de son style, de sa qualité et de son potentiel.

Troi­sième étape de la dégus­ta­tion, l’examen gus­ta­tif se décom­pose lui-même en trois phases.

L’attaque

Vous met­tez un peu de vin en bouche et notez votre pre­mière impres­sion : le vin est-il vif ou au contraire cha­leu­reux (alcool) ? La sen­sa­tion est-elle agréable ou au contraire déplai­sante (acide, brûlante) ?

Le milieu de bouche

Main­te­nant que le vin est en bouche et que la pre­mière sen­sa­tion est pas­sée, le plus impor­tant commence.

Pour que les saveurs se déve­loppent, il faut faire entrer de l’air dans la bouche. On appelle cela « gru­mer » : aspi­rer de l’air à tra­vers le vin… Un exer­cice qui peut sem­bler peu ragou­tant et demande un peu d’entraînement, mais qui est indispensable.

Ensuite, on « mâche » le vin, on le fait pas­ser dans toute la bouche, pour qu’il entre bien en contact avec les papilles gustatives.

Le but de toutes ces opé­ra­tions ? Per­ce­voir toutes les saveurs (acide, alcool, et astrin­gence pour les rouges) et juger si le vin est équi­li­bré ou non. Car un bon vin est avant tout un vin équi­li­bré. Est-ce que l’acide domine, ou l’alcool ? Est-ce que les tanins struc­turent bien le vin ou bien assèchent-ils trop la bouche ?

Vous juge­rez aus­si si le vin a du corps, de la matière, ou s’il est plu­tôt léger (voire « fluet »… ce qui serait une insuffisance).

Enfin, prê­tez atten­tion aux arômes qui vont vous arri­ver par la rétro-olfac­tion. Sont-ils cohé­rents avec ceux per­çus à l’étape pré­cé­dente du « nez » ? Le vin en déve­loppe-t-il de nouveaux ?

La finale

Le moment est venu de recra­cher le vin (si vous êtes dans une dégus­ta­tion tech­nique, sinon vous l’avalerez bien sûr !) et d’évaluer l’impression finale.

Est-elle agréable ? Faible ou intense ? Et est-ce que les sen­sa­tions per­durent ? Un grand vin est un vin qui « dure » long­temps en bouche, pen­dant plu­sieurs secondes (que les oeno­philes appellent « cau­da­lies », mais comme une cau­da­lie vaut une seconde, sim­pli­fions-nous la vie…). 

Vous avez main­te­nant toutes les infor­ma­tions pour déter­mi­ner si le vin est de qua­li­té, quel est son style (et donc sur quoi vous le ser­vi­rez) et s’il est bon à boire main­te­nant ou doit encore attendre.

 


Le conseil de Lucien

Les papilles ont ten­dance à satu­rer au bout de quelques vins dégus­tés, et com­mu­niquent donc moins d’informations. Pen­sez à vous « refaire » la bouche en pre­nant un peu d’eau ou en mâchant un bout de pain (blanc).