Bien déguster (2) : le nez

Après l’examen visuel vient l’examen olfactif. Si l’œil a eu pour effet de nous mettre en condition, le vin doit maintenant passer un deuxième examen décisif, celui du nez.

 

Cette étape cru­ciale a deux objec­tifs : le pre­mier, pra­tique, de détec­ter les éven­tuels défauts (goût de bou­chon, moi­si, oxy­da­tion…) qui amè­ne­ront à refu­ser la bou­teille ; le second, hédo­niste, de la décou­verte du vin, du plai­sir de décor­ti­quer des sensations.

L’examen olfac­tif se déroule en deux étapes :

Le premier nez : révélateur des défauts

On sent le vin d’abord sans l’agiter. Au repos, les arômes du vin sont en géné­ral peu déve­lop­pés, et ce sont donc les défauts éven­tuels qui res­sortent : goût de bou­chon bien sûr (odeur de car­ton mouillé, de mau­vais liège), mais aus­si oxy­da­tion (notes exa­cer­bées de pru­neau pour les rouges, de miel pour les blancs), voire de vinaigre.

Le deuxième nez : le plaisir de la dégustation

Une fois la pre­mière étape fran­chie avec suc­cès (absence de défaut), on fait tour­ner le verre afin de déve­lop­per les arômes. L’effet est double :

- méca­nique : la rota­tion du verre met en mou­ve­ment les molé­cules aro­ma­tiques du vin, qui s’échappent du verre et par­viennent jusqu’au nez ;

- chi­mique : ce mou­ve­ment entraîne une oxy­gé­na­tion du vin qui per­met aux arômes de s’exprimer.

Si le vin reste tou­jours muet, c’est le signe qu’il mérite un pas­sage en carafe afin d’être aéré. S’il devient bavard en revanche, don­nez libre cours à vos sen­sa­tions, cher­chez à déce­ler les mille et une nuances aro­ma­tiques du vin et à mettre un nom des­sus (voir article).

Au restaurant

Pour­quoi croyez-vous que l’on vous fait goû­ter un vin au res­tau­rant ? Pas pour savoir s’il est bon, ou si vous l’aimez (si ce n’est pas le cas, il fal­lait en choi­sir un autre ou deman­der conseil). La vraie rai­son, c’est pour savoir s’il a un défaut et si vous accep­tez ou non la bouteille.

Dans ce cas, l’examen olfac­tif est cru­cial.  Si vous per­ce­vez un pro­blème, dites-le au som­me­lier (ou au ser­veur), qui devra alors le goû­ter lui-même afin de confir­mer ou d’infirmer votre impres­sion… et de chan­ger la bou­teille le cas échéant.


Le conseil de Lucien

N’hésitez pas à pas­ser un peu de temps sur l’examen olfac­tif, même si vous avez hâte de « goû­ter » le vin. Avec le temps, vous y pren­drez de plus en plus de plaisir.