L’équilibre des vins

Comme un bon plat, un vin doit offrir une bonne harmonie entre toutes ses composantes. Quel que soit son style, fin, charnu ou corsé, ou encore sa qualité, simple ou complexe, un bon vin est d’abord et avant tout un vin équilibré.

Les saveurs du vin

On dis­tingue tra­di­tion­nel­le­ment quatre saveurs fon­da­men­tales qui contri­buent au goût des ali­ments et bois­sons : le sucré, le salé, l’acide et l’amer. La sen­sa­tion de salé n’intervenant pas dans le goût du vin, on retient trois fac­teurs pour décrire les vins :

  • la ron­deur, qui cor­res­pond à la sen­sa­tion de sucré, de moel­leux, qui peut venir soit du sucre dans les vins doux, soit de l’alcool dans les vins secs (c’est-à-dire sans sucres rési­duels)… l’alcool n’étant rien d’autre que du sucre fer­men­té ;
  • l’acidité, la sen­sa­tion de fraî­cheur en bouche ;
  • l’astringence, qui est liée à la sen­sa­tion d’amertume et que l’on trouve uni­que­ment dans les vins rouges en rai­son de la pré­sence des tanins (tanins qu’on retrouve éga­le­ment dans le thé, le café, le cho­co­lat noir…).

Pré­sentes dans des pro­por­tions diverses, ces trois saveurs par­ti­cipent à la consti­tu­tion et à l’équilibre des vins.

L’équilibre des vins

Cet équi­libre se fait entre la sen­sa­tion de ron­deur (pro­ve­nant du sucre et/ou de l’alcool), et la sen­sa­tion de dure­té (pro­ve­nant de l’acidité et/ou des tanins astrin­gents). En un mot : entre la chair et le squelette.
Les com­po­santes qui inter­viennent sont dif­fé­rentes selon le type de vin :
1/ Vins blancs secs : les plus simples, qui ne font inter­ve­nir que deux para­mètres, l’alcool d’un côté et l’acidité de l’autre. En effet, les tanins pro­viennent de la peau des rai­sins, or celle-ci ne par­ti­cipe pas à l’élaboration des vins blancs, puisque l’on presse les grains pour ne faire fer­men­ter que le jus.
2/ Vins doux : on ajoute, côté « ron­deur », la com­po­sante sucrée puisque ces vins contiennent par nature des sucres résiduels.
3/ Vins rouges : ici pas de sucre, mais des tanins extraits des peaux (et par­fois des rafles, voir Article) pen­dant la fer­men­ta­tion, et qui consti­tuent le sque­lette, la char­pente du vin.

Le style des vins

Les saveurs doivent s’équilibrer entre elles, ce qui ne veut pas dire qu’elles s’annulent ! Elles se répondent et se com­plètent, ce qui contri­bue à la per­son­na­li­té du vin.

Equi­libre ne veut pas non plus dire éga­li­té. Un vin peut pen­cher plus vers l’acidité, un autre plus vers la ron­deur, tout en res­tant har­mo­nieux. Ces deux vins auront sim­ple­ment un « style » dif­fé­rent, le pre­mier sera plus fin, le second plus char­nu, plus rond. Pour tout savoir sur les dif­fé­rents styles de vins, ren­dez-vous ici.


Le conseil de Lucien

Pour vous entraî­ner à iden­ti­fier les saveurs et leurs com­bi­nai­sons, pré­pa­rez un thé lon­gue­ment infu­sé afin d’obtenir un liquide tan­nique. Goû­tez. Ajoutez‑y du citron pour l’acidité, et notez comme la dure­té est ren­for­cée. Puis ajou­tez du sucre et regoû­tez main­te­nant un mélange… bien équilibré!