Les 9 styles de vins à connaître

Léger, rond, corsé… le style d’un vin correspond à l’impression qu’il donne en bouche, à sa « corpulence ». Cette sensation est elle-même liée à la saveur qui prédomine dans son équilibre : l’acidité, l’alcool ou les tanins (dans les vins rouges).

Pour par­ler du style d’un vin, les anglo­phones uti­lisent des termes très simples fai­sant réfé­rence expli­ci­te­ment au « corps » de celui-ci (body en anglais).

Par­tant du plus léger, on aura donc les vins light-bodied, puis medium-bodied et enfin full-bodied. Par ana­lo­gie, on pour­ra dire en fran­çais : fin, char­nu et rond (ou cor­sé pour les rouges).

Les styles de vins blancs

Pour défi­nir le style d’un vin blanc, on ne joue que sur les deux para­mètres qui inter­viennent dans son équi­libre : l’acidité et l’alcool.

En fonc­tion de la saveur domi­nante, on aura donc les styles suivants :

  • Domi­nante acide : lorsque l’acidité pré­do­mine, et que l’alcool est peu pré­sent, on obtient des vins au corps léger et à la saveur fraîche. On par­le­ra de vin « fin » (ex : les vins blancs de la Val­lée de la Loire).
  • Domi­nante alcool : à l’inverse, lorsque l’alcool est très pré­sent et l’acidité en retrait, on a une sen­sa­tion pleine en bouche, le vin a du corps. On par­le­ra de vin « rond » (ex : les vins blancs du Sud : Val­lée du Rhône, Languedoc…).
  • Domi­nante acide + alcool : dans cer­tains vins, l’acidité et l’alcool sont pré­sents à parts équi­va­lentes. On a à la fois une sen­sa­tion assez pleine due à l’alcool, mais aus­si du relief grâce à la pré­sence d’acidité. On par­le­ra de vin « char­nu » (ex : les blancs de Bour­gogne ou du Bordelais).

Les styles de vins rouges

Dans le cas des vins rouges, on joue clai­re­ment sur trois fac­teurs : l’acidité, l’alcool et les tanins. On ima­gine bien que dans l’idéal, il fau­drait arri­ver à un équi­libre par­fait entre les trois saveurs ; il n’y a rien de plus « stable » en effet qu’un tabou­ret à trois pieds !

C’est d’ailleurs vers cet équi­libre idéal que tendent les grands vins, et ils y par­viennent en vieillis­sant. Mais dans leur jeu­nesse, la majo­ri­té des bons vins reposent sur deux « jambes » solides, c’est-à-dire sur deux saveurs domi­nantes. Une seule serait insuffisante…

En fonc­tion du couple de saveurs domi­nantes, on dis­tingue trois styles de vins :

  • Domi­nante acide + tanins : ces vins ont à la fois une cer­taine tenue, que leur confère leur struc­ture tan­nique, et de la fraî­cheur venant de l’acidité. En revanche, ils ont moins de « chair » car l’alcool est en retrait. On par­le­ra de vin « fin » (ex : en Val­lée de la Loire, les chi­non et bourgueil).
  • Domi­nante alcool + tanins : ces vins pos­sèdent un sque­lette (tanins) et de la chair (alcool). Ils sont bien consti­tués, avec beau­coup de pré­sence en bouche. On par­le­ra de vin « cor­sé » (ex : les vins du Bor­de­lais, ou encore les rouges de la Val­lée du Rhône).
  • Domi­nante alcool + acide : à l’instar des vins blancs repo­sant sur cet équi­libre, ces rouges ne manquent pas d’ampleur, mais ils ont plus de sou­plesse que les vins cor­sés pré­cé­dents, car moins de sque­lette : la chair pré­do­mine. On par­le­ra de vin « char­nu » (ex : les vins de Bour­gogne ou du Beaujolais).

Les styles de vins doux

La teneur en sucres rési­duels dans un vin doux peut varier énor­mé­ment, de 4 grammes par litre (g/l) jusqu’à plus de 200, soit un fac­teur 50 ! Des varia­tions bien supé­rieures à celles de l’acidité ou de l’alcool dans les vins secs (ce der­nier oscille par exemple entre 11 et 15%, soit un fac­teur 1,4…).

On com­prend dès lors que le style des vins doux est avant tout influen­cé par la teneur en sucres, plus que par le niveau d’acidité ou d’alcool. L’acidité n’en joue pas moins un rôle majeur pour équi­li­brer la sen­sa­tion de sucre et évi­ter tout carac­tère sirupeux.

On dis­tingue géné­ra­le­ment trois niveaux de sucrosité :

  • De 4 à 12 g/l : les vins demi-secs.
  • De 12 à 45 g/l, les vins moel­leux.
  • Au-delà de 45g/l, les vins liquo­reux.

Les arômes

Si le style est avant tout lié à la struc­ture et à l’équilibre, les arômes peuvent éga­le­ment contri­buer au pro­fil gus­ta­tif du vin : on aura ain­si des vins plu­tôt frui­tés, d’autres flo­raux ou encore boi­sés.


Le conseil de Charlotte

Bien cer­ner le style des vins est impor­tant pour réa­li­ser des accords gour­mands réus­sis, en ali­gnant la cor­pu­lence, la « puis­sance » du vin sur  celle du plat, afin que l’un n’écrase pas l’autre !