Léger, rond, corsé… le style d’un vin correspond à l’impression qu’il donne en bouche, à sa « corpulence ». Cette sensation est elle-même liée à la saveur qui prédomine dans son équilibre : l’acidité, l’alcool ou les tanins (dans les vins rouges).
Pour parler du style d’un vin, les anglophones utilisent des termes très simples faisant référence explicitement au « corps » de celui-ci (body en anglais).
Partant du plus léger, on aura donc les vins light-bodied, puis medium-bodied et enfin full-bodied. Par analogie, on pourra dire en français : fin, charnu et rond (ou corsé pour les rouges).
Les styles de vins blancs
Pour définir le style d’un vin blanc, on ne joue que sur les deux paramètres qui interviennent dans son équilibre : l’acidité et l’alcool.
En fonction de la saveur dominante, on aura donc les styles suivants :
- Dominante acide : lorsque l’acidité prédomine, et que l’alcool est peu présent, on obtient des vins au corps léger et à la saveur fraîche. On parlera de vin « fin » (ex : les vins blancs de la Vallée de la Loire).
- Dominante alcool : à l’inverse, lorsque l’alcool est très présent et l’acidité en retrait, on a une sensation pleine en bouche, le vin a du corps. On parlera de vin « rond » (ex : les vins blancs du Sud : Vallée du Rhône, Languedoc…).
- Dominante acide + alcool : dans certains vins, l’acidité et l’alcool sont présents à parts équivalentes. On a à la fois une sensation assez pleine due à l’alcool, mais aussi du relief grâce à la présence d’acidité. On parlera de vin « charnu » (ex : les blancs de Bourgogne ou du Bordelais).
Les styles de vins rouges
Dans le cas des vins rouges, on joue clairement sur trois facteurs : l’acidité, l’alcool et les tanins. On imagine bien que dans l’idéal, il faudrait arriver à un équilibre parfait entre les trois saveurs ; il n’y a rien de plus « stable » en effet qu’un tabouret à trois pieds !
C’est d’ailleurs vers cet équilibre idéal que tendent les grands vins, et ils y parviennent en vieillissant. Mais dans leur jeunesse, la majorité des bons vins reposent sur deux « jambes » solides, c’est-à-dire sur deux saveurs dominantes. Une seule serait insuffisante…
En fonction du couple de saveurs dominantes, on distingue trois styles de vins :
- Dominante acide + tanins : ces vins ont à la fois une certaine tenue, que leur confère leur structure tannique, et de la fraîcheur venant de l’acidité. En revanche, ils ont moins de « chair » car l’alcool est en retrait. On parlera de vin « fin » (ex : en Vallée de la Loire, les chinon et bourgueil).
- Dominante alcool + tanins : ces vins possèdent un squelette (tanins) et de la chair (alcool). Ils sont bien constitués, avec beaucoup de présence en bouche. On parlera de vin « corsé » (ex : les vins du Bordelais, ou encore les rouges de la Vallée du Rhône).
- Dominante alcool + acide : à l’instar des vins blancs reposant sur cet équilibre, ces rouges ne manquent pas d’ampleur, mais ils ont plus de souplesse que les vins corsés précédents, car moins de squelette : la chair prédomine. On parlera de vin « charnu » (ex : les vins de Bourgogne ou du Beaujolais).
Les styles de vins doux
La teneur en sucres résiduels dans un vin doux peut varier énormément, de 4 grammes par litre (g/l) jusqu’à plus de 200, soit un facteur 50 ! Des variations bien supérieures à celles de l’acidité ou de l’alcool dans les vins secs (ce dernier oscille par exemple entre 11 et 15%, soit un facteur 1,4…).
On comprend dès lors que le style des vins doux est avant tout influencé par la teneur en sucres, plus que par le niveau d’acidité ou d’alcool. L’acidité n’en joue pas moins un rôle majeur pour équilibrer la sensation de sucre et éviter tout caractère sirupeux.
On distingue généralement trois niveaux de sucrosité :
- De 4 à 12 g/l : les vins demi-secs.
- De 12 à 45 g/l, les vins moelleux.
- Au-delà de 45g/l, les vins liquoreux.
Les arômes
Si le style est avant tout lié à la structure et à l’équilibre, les arômes peuvent également contribuer au profil gustatif du vin : on aura ainsi des vins plutôt fruités, d’autres floraux ou encore boisés.
Le conseil de Charlotte
Bien cerner le style des vins est important pour réaliser des accords gourmands réussis, en alignant la corpulence, la « puissance » du vin sur celle du plat, afin que l’un n’écrase pas l’autre !
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