Vous avez choisi votre bouteille avec soin, en fonction du plat qui mijote, des amis qui vont arriver. Votre caviste préféré vous a conseillé, ou bien vous avez remonté de la cave le cru acheté il y a des années en prévision d’une occasion spéciale. La seule chose qui vous sépare maintenant de votre vin et du plaisir à venir, c’est le bouchon. Il serait dommage d’échouer si près du but !
Quel tire-bouchon choisir ?
Un bon artisan, c’est d’abord un bon outil. Choisissez donc un tire-bouchon qui ouvrira efficacement les bouteilles, en minimisant les efforts.
Oubliez d’abord tous les modèles sophistiqués, vendus dans des mallettes capitonnées et qui pèsent plus lourd que la bouteille elle-même !
De même, laissez de côté les tire-bouchons à vis sans fin, ou ceux à simple levier dits « général de Gaulle » (car ils lèvent les deux bras, vous m’avez compris ?). Simples d’utilisation, ils présentent toutefois l’inconvénient de transpercer le bouchon et d’envoyer des petits morceaux de liège dans le vin.
Le « bi-lame » garde le bouchon intact mais s’avère d’un maniement difficile (à réserver aux bouchons abimés… et aux sommeliers professionnels !).
Votre outil quotidien sera donc le sommelier à double levier, le seul à allier simplicité d’usage et respect du bouchon.
Ouvrir la bouteille en quatre étapes
- Si la bouteille est un peu âgée, avec du dépôt, redressez-la plusieurs heures à l’avance, afin que le dépôt retombe au fond.
- Couper la capsule juste au-dessous de la bague (le renflement) pour bien dégager le goulot. Ainsi en versant, le vin ne touchera pas le métal. Précaution devenue un peu superflue depuis que l’étain ou l’aluminium (voire le plastique !) a remplacé le plomb, mais il reste de vieux millésimes…
- Enfoncer le tire-bouchon jusqu’à laisser une boucle de vis à l’extérieur. Ainsi, vous aurez suffisamment de prise sur le bouchon, sans risquer de le transpercer.
- Sortez le bouchon en prenant appui sur le premier levier, puis lorsque le bouchon est presque à mi-parcours, utilisez le deuxième cran pour finir l’extraction. Essuyez alors le goulot à l’extérieur comme à l’intérieur.
Et le bouchon dans tout cela ?
Faut-il sentir le bouchon ? Jetez‑y un œil bien sûr, pour évaluer son état (le vin est-il remonté dans le bouchon ? le liège est-il dégradé ?), mais pour ce qui est du « test olfactif », un bouchon sentira toujours… le bouchon !
Il reste le cas délicat des bouteilles surbouchées à la cire. N’essayez surtout pas d’enlever d’abord la couche de cire pour atteindre le bouchon : vous ne feriez qu’exploser la cire durcie en petites particules collantes… une catastrophe. Percez directement avec le tire-bouchon à travers la cire et procédez normalement. Vous verrez avec bonheur la cire se couper net d’elle-même autour du bouchon, et il ne vous restera plus qu’à essuyer le goulot.
Le conseil de Lucien
Pour verser sans risquer de faire couler du vin sur l’étiquette ou sur la nappe, utilisez un bec verseur ou un disque anti-gouttes, que vous trouverez chez tous les bons cavistes ou en magasin spécialisé. Simple, pas cher… je suis toujours étonné qu’aussi peu de gens en utilisent.