Choisir le bon verre

Comme tout bon passionné, l’œnophile averti se doit de posséder de bons outils. Imagine-t-on un bricoleur chevronné pratiquer son hobby avec des tournevis en plastique ? Rien ne sert de conserver une bouteille dix ans si c’est pour finir par la servir dans des verres de bistro !

Il y a en géné­ral deux caps à fran­chir : en pre­mier lieu, se doter de véri­tables verres à vin, c’est-à-dire un peu plus sophis­ti­qués que les sym­pa­thiques verres bal­lon ache­tés dans une grande chaîne de maga­sins sué­dois, ou les verres en cris­tal gra­vés héri­tés de votre vieille tante (et qui ont par ailleurs, par leur charge émo­tion­nelle, toute leur valeur) ; en second lieu, s’équiper de plu­sieurs jeux de verres, adap­tés aux dif­fé­rents types et styles de vins. 

Après tout, le bri­co­leur n’a‑t-il pas lui-même tout un jeu de tour­ne­vis adap­tés à tous les types de vis ?

Le bon modèle de verre

Les carac­té­ris­tiques d’un verre adap­té à la dégus­ta­tion du vin sont les suivantes :

  • Un pied pour tenir le verre sans le réchauf­fer (pas de godet ni de tum­bler à whis­ky donc), avec une tige assez haute.
  • Un calice d’une hau­teur et d’une conte­nance suf­fi­sante pour pou­voir agi­ter le vin sans le ren­ver­ser (pas de verre ballon).
  • Un calice qui se rétré­cit afin de concen­trer les arômes (pas de forme éva­sée lais­sant échap­per les par­fums). Le dia­mètre de « l’épaule » doit donc être supé­rieure à celui du « buvant ».

Différents types de verre

On recom­mande au mini­mum trois jeux de verre pour faire face aux grands types et styles de vins :

  • Des flûtes pour les effer­ves­cents : des verres étroits et hauts qui évitent aux bulles de s’échapper trop vite (exit les coupes de grand-mère…).
  • Des verres de conte­nance moyenne qui seront bien adap­tés à la plu­part des blancs, aux rosés et même aux rouges légers, tous vins ne néces­si­tant pas une grande aération.
  • Des verres de grande conte­nance pour les grands blancs et les rouges cor­sés, afin de per­mettre une aéra­tion opti­male du vin, néces­saire pour déve­lop­per les arômes et révé­ler la structure.

Investissez… mais pas trop !

Pas de fausses éco­no­mies : votre pas­sion mérite que vous inves­tis­siez dans des verres de qua­li­té. Un cer­tain nombre de fabri­cants pro­posent des gammes à des prix abor­dables (Chef & Som­me­lier, Rie­del, Spiegelau…).

En revanche, s’il est impor­tant d’avoir trois jeux de bons verres, il n’est pas rai­son­nable de tom­ber dans l’excès et d’acheter un jeu par région (Bor­deaux, Bour­gogne…) ou par cépage (caber­net, gre­nache, char­don­nay…). Lais­sez cela au mar­ke­ting des fabricants.


Le conseil de Lucien

Jusqu’où rem­plir votre verre ? Ni trop (vous ne pour­riez plus faire tour­ner le vin dans le verre pour l’aérer) ni trop peu (il faut une quan­ti­té mini­mum pour pou­voir juger) : un bon indi­ca­teur est de ver­ser jusqu’à la hau­teur où la sur­face du calice est maxi­male (l’épaule, voir schéma).