Combien de temps conserver un vin ?

Tous les vins ne naissent pas égaux en termes de potentiel de longévité… et c’est tant mieux ! Certains sont faits pour être bus jeunes, d’autres gagnent à attendre plusieurs années. On peut ainsi toujours trouver son bonheur, sans devoir patienter ni se presser.

Le tableau sui­vant indique, par région, les poten­tiels de garde des dif­fé­rents types de vin. Ce sont des moyennes théo­riques. Les vins issus de grands mil­lé­simes auront ten­dance à se gar­der plus long­temps que ceux de « petites » année ; de même il y aura des varia­tions au sein d’une même région, selon la qua­li­té du producteur.

Ne sont recen­sés que les vins méri­tant une cer­taine garde, pas ceux qui sont à boire dans les pre­mières années. Des pré­ci­sions par région sont don­nées après le tableau synthétique.


RégionVin2–5 ans5–10 ans10–20 ans20 ans +
AlsaceGrands crus
Ven­danges tar­dives & Grains nobles
Beau­jo­laisCrus
Bor­deauxBlancs secs
Rouges
Liquo­reux
Bour­gognePre­miers et grands crus [B]
Pre­miers et grands crus [R]
Cham­pagneMil­lé­si­més
JuraVin jaune et vins de paille
Lan­gue­doc-Rous­sillonCrus rouges
Vins doux naturels
Pro­venceBan­dol
Sud-OuestCrus rouges
Liquo­reux
LoireBlancs secs (che­nin)
Rouges (caber­net)
Liquo­reux
RhôneCrus blancs
Crus rouges

 Vin blanc    Vin rouge   Vin doux


Alsace : sur les ter­roirs clas­sés en grands crus, les cépages nobles (ries­ling, gewurz­tra­mi­ner, pinot gris) donnent des vins aptes à la garde. De même, les vins doux (ven­danges tar­dives, grains nobles) pos­sèdent une belle longévité.

Beau­jo­lais : la région est plu­tôt répu­tée pour ses vins faciles à boire, mais cer­tains crus gagnent à être atten­dus (mor­gon, mou­lin-à-vent, fleurie).

Bor­deaux : le pays des grands vins rouges (mar­gaux, pauillac, pome­rol, saint-émi­lion…) et des liquo­reux (sau­ternes, bar­sac) quasi-immortels !

Bour­gogne : les bou­teilles sont à cher­cher dans les 1ers et grands crus, aus­si bien en rouge (pom­mard, gevrey-cham­ber­tin…) qu’en blanc (cha­blis, montrachet…).

Cham­pagne : mécon­nus, les cham­pagnes mil­lé­si­més peuvent être attendus.

Jura : pour la garde, pen­sez aux vins emblé­ma­tiques que sont : en sec, le vin jaune et en doux, le vin de paille.

Lan­gue­doc-Rous­sillon : si cer­taines AOC gagnent à être atten­dues (fitou, miner­vois, cor­bières…), les crus véné­rables sont à cher­cher du côté des vins doux natu­rels (banyuls, rive­saltes, maury).

Pro­vence : dans cette terre de rosés, une AOC (ban­dol) se démarque par ses rouges de grande garde.

Sud-Ouest : une région de rouges puis­sants (cahors, madi­ran) qui pro­duit éga­le­ment des liquo­reux à gar­der (mon­ba­zillac, jurançon).

Val­lée de la Loire : les deux cépages à recher­cher sont en blanc le che­nin, qui donne des vins secs à liquo­reux de garde (vou­vray, coteaux-du-layon…), et en rouge le caber­net franc sur les ter­roirs de Chi­non et Bourgueil.

Val­lée du Rhône : au nord, la syrah fait naître des vins de grande répu­ta­tion (côte-rôtie, saint-joseph, her­mi­tage), tan­dis qu’au sud le gre­nache s’exprime dans les châ­teau­neuf-du-pape. Les blancs sep­ten­trio­naux (condrieu, saint-joseph, her­mi­tage) font éga­le­ment de belles bou­teilles de garde.

 


Le conseil de Jean

Pour savoir si un vin est prêt à boire (donc à son apo­gée), il n’y a qu’une solu­tion : le goû­ter. Si vous esti­mez qu’il peut ou doit encore attendre… mieux vaut avoir d’autres bou­teilles du même cru en réserve !