Cépage : le chenin

Sec, doux, tranquille, effervescent, le chenin sait tout faire et il le fait bien ! Si son aire de jeu en France est restreinte au Val de Loire, sa notoriété a depuis longtemps passé les frontières, sa fraîcheur lui permettant de s’adapter à différents terroirs.

Dans les vignobles

Natif du Val de Loire, où on l’appelle aus­si « pineau de Loire », ce cépage repré­sente plus d’un quart des varié­tés blanches de la région, légè­re­ment der­rière le melon et le sauvignon. 

C’est le cépage unique des grands vins blancs d’Anjou-Saumur et de Tou­raine, où il donne aus­si bien des vins secs (anjou, saven­nières…) que doux (coteaux-du-layon, bon­ne­zeaux…), et même effer­ves­cents (sau­mur par exemple). Cer­taines appel­la­tions, comme vou­vray et mont­louis-sur-loire en Tou­raine, pro­duisent même les trois types de vins.

On le trouve aus­si dans le Lan­gue­doc à Limoux, seul ou en assem­blage avec char­don­nay et mau­zac, dans des vins secs (limoux) ou effer­ves­cents (cré­mant-de-limoux).

On ne peut que regret­ter qu’avec une telle ver­sa­ti­li­té, ce cépage soit plu­tôt en déclin dans le monde aujourd’hui, mais il a tout le poten­tiel pour redé­col­ler un jour.

Dans le verre

Si on ne devait rete­nir qu’une carac­té­ris­tique du che­nin, ce serait sa belle aci­di­té, qui apporte de la fraî­cheur à toutes ses expres­sions : les vins secs sont vifs, les effer­ves­cents aériens et les vins doux par­fai­te­ment équi­li­brés quel que soit leur niveau de sucre.

C’est aus­si ce qui lui per­met de très bien vieillir, et les vieux mil­lé­simes de moel­leux affichent tou­jours une inso­lente jeunesse. 

Aro­ma­ti­que­ment, il oscille entre poire, coing et citron, avec des notes de miel qui se font plus pro­non­cées avec l’âge.

Dans le monde

Bien que ligé­rien de nais­sance, le che­nin est majo­ri­tai­re­ment culti­vé à l’étranger aujourd’hui, en Afrique du Sud (plus de la moi­tié des sur­faces mon­diales), où il est aus­si dénom­mé « steen ».

Son implan­ta­tion y est ancienne puisqu’il serait arri­vé au XVIIe siècle dans les bagages des Hol­lan­dais qui fon­dèrent la Com­pa­gnie néer­lan­daise des Indes orien­tales. Sa culture est éga­le­ment en déclin dans ce pays.


Le conseil de Lucien

Sec, le che­nin fait un bel accord avec des car­pac­cios de pois­son grâce à sa fraî­cheur citron­née. Doux, il convient évi­dem­ment aux des­serts avec une men­tion spé­ciale – arômes obligent – pour les tartes aux pommes, poires ou au citron.