Longtemps considéré comme un vin de comptoir, associé à l’image du kir dont il est l’ingrédient principal, l’aligoté retrouve depuis quelques années ses lettres de noblesse dans sa terre natale de Bourgogne.
Dans les vignobles
L’aligoté est certes le deuxième cépage blanc de Bourgogne, mais il se place (très) loin derrière le chardonnay : 6 % des surfaces, contre plus de 50 % à son illustre confrère !
Il connut de meilleures heures, puisqu’à la fin du XIXe siècle, on trouvait encore des pieds d’aligoté dans les vignobles des prestigieuses appellations corton-charlemagne ou montrachet. La crise du phylloxéra favorisera le chardonnay, mais l’aligoté résistera ici ou là.
Deux appellations lui sont aujourd’hui dédiées : une appellation régionale bourgogne-aligoté et surtout depuis 1998 une appellation village, bouzeron, dans la Côte chalonnaise (Saône-et-Loire) autour du village éponyme.
En dehors de la Bourgogne, qui concentre la quasi-totalité de la production, on le trouve plus anecdotiquement dans l’appellation châtillon-en-diois en Vallée du Rhône.
Dans le verre
L’aligoté met le cap sur la fraîcheur à tous les étages : aussi bien au nez, mêlant citron, pomme verte et tilleul, qu’en bouche, marquée d’une belle acidité et de notes salines.
Dans le monde
Comme sa présence en Bourgogne l’atteste, l’aligoté est plutôt un cépage « continental ». A tel point que son implantation est presque exclusivement en Europe de l’Est : Moldavie, Russie, Roumanie et Ukraine concentrent en effet quelque 90 % des surfaces mondiales !
Le conseil de Lucien
Sa belle acidité en fait le bon compagnon des entrées froides, et particulièrement des asperges, pourtant réputées difficiles à marier avec le vin.