Simple au premier abord car semblant jouer sur quelques notes seulement (une grande appellation régionale, deux-trois cépages phares), l’Alsace décline en fait toute une symphonie de vins pour l’amateur éclairé qui prend le temps de s’y arrêter.
Produisant des vins pouvant aller du plus sec au plus sucré, à partir de cépages tantôt très fins, tantôt ronds et aromatiques, l’Alsace nécessite la maîtrise de quelques clés d’apprentissage afin de faire le bon choix de bouteilles.
Deux facteurs principaux structurent les vins d’Alsace : le cépage utilisé et le niveau de sucrosité.
Les cépages
L’immense majorité des vins sont des mono-cépages, issus d’une seule variété. Les trois principaux sont :
- le riesling, la star du vignoble, qui donne des vins fins empreints d’une belle acidité,
- le gewurztraminer, à l’opposé, un vin riche et très aromatique (rose, litchi…),
- le pinot gris, jolie synthèse des deux oscillant entre opulence et fraîcheur.
Complétées du muscat, ces variétés forment le groupe des « cépages nobles », les seuls autorisés à afficher les mentions qualitatives de « Grand cru », de « Vendanges tardives » et de « Sélection de grains nobles ».
D’autres cépages sont également utilisés, comme le sylvaner et le pinot blanc qui donnent des vins frais et plus légers, ou le pinot noir, seule variété rouge du vignoble.
La sucrosité
Les vins d’Alsace jouent toute la gamme de la sucrosité, du sec jusqu’au très liquoreux. On peut distinguer trois grands types :
- les Alsace sans mention particulière, qui sont secs ou demi-secs (un petit peu de sucre résiduel pour contrebalancer l’acidité du vin),
- les « Vendanges tardives », mention qui signale des vins moelleux obtenus par surmaturation des raisins,
- les « Sélections de grains nobles », liquoreux obtenus grâce à l’action de la pourriture noble.
Et 1, et 2, et 3 AOC !
L’Alsace ne possède en fait pas une, mais trois appellations différentes. En plus de l’appellation régionale de base « alsace », il y a :
- l’AOC alsace grand cru : des vins provenant d’un terroir bien spécifique parmi les 51 lieux-dits identifiés et autorisés à figurer sur l’étiquette : Brand, Mambourg, Rangen, Zotzenberg… La crème de la crème représentant moins de 5 % de la production.
- le crémant‑d’alsace, effervescent élaboré selon la méthode traditionnelle et se déclinant en blanc et en rosé.
Le conseil de Jean
Parmi les Alsace sans mention particulière, il peut exister des vins un peu sucrés : lisez donc bien l’étiquette avant d’acheter. Vous y trouverez soit la mention « Vin sec », soit un schéma indiquant la position du vin sur une échelle de sucrosité croissante. Rien de plus décevant que d’ouvrir une bouteille de riesling doux sur une choucroute !