Le gewurztraminer forme avec le riesling le visage de l’Alsace viticole : au premier la rondeur opulente, au second la vivacité minérale. D’une grande présence dans le verre, il se prête à des accords aussi bien locaux qu’exotiques. A (re)découvrir.
Dans les vignobles
En France, il fait partie des cépages identitaires de l’Alsace, aux côtés du riesling et du sylvaner, dont la région a l’exclusivité.
Représentant un cinquième des surfaces, juste derrière le pinot blanc (utilisé pour le crémant) et le riesling, il perd un peu de terrain depuis quelques années, peut-être parce que son opulence est un peu moins dans l’air du temps.
Il est vinifié aussi bien en vin sec que doux (vendanges tardives, sélection de grains nobles), et fait partie des quatre cépages « nobles » autorisés dans l’AOC alsace grand cru (avec le riesling, le pinot gris et le muscat).
Dans le verre
Ses grains roses donnent des vins soutenus en couleur, mais c’est surtout par ses arômes qu’il se distingue. Son nez reconnaissable entre mille respire la rose, le litchi et les épices (« würzig » en allemand signifiant épicé).
En bouche, il offre une matière ronde et grasse, même dans les vins secs, qui en fait un beau vin de gastronomie.
Dans le monde
L’Alsace représente à elle seule un quart des surfaces cultivées dans le monde. La deuxième région productrice est le Haut-Adige italien, frontalière de l’Autriche, dont la petite commune de Tramin pourrait être le berceau de ce cépage.
Le gewurztraminer s’exprime là-bas principalement dans des vins secs.
Le conseil de Lucien
Ses arômes envoutants et sa matière ronde exigent des plats de caractère capables de lui répondre : en sec, on optera pour un accord local avec le munster ; en doux, on partira sur un foie gras ou des plats sucrés-salés asiatiques.