Très aromatique, le viognier est un cépage qui plaît à ceux qui recherchent l’opulence plutôt que la fraîcheur. Menacé de disparition dans les années 1960, il doit justement son salut à sa gourmandise immédiate qui séduit hors de France.
Dans les vignobles
Son fief se trouve dans la partie septentrionale de la Vallée du Rhône, dans l’AOC condrieu qui lui est entièrement dédiée. Ce berceau faillit devenir son tombeau, puisqu’il n’en restait plus que quelques hectares au mitan des années 1960.
Par la volonté de vignerons locaux, il a pu se redévelopper et couvre aujourd’hui en France plus de 8.000 ha. Au-delà de Condrieu, il est très présent dans les assemblages des vins blancs du sud de la Vallée du Rhône et du Languedoc-Roussillon. De nombreuses IGP le mettent également à l’honneur en mono-cépage.
Particularité : il est admis à hauteur maximale de 20% dans les assemblages… de côte-rôtie, vin rouge voisin du condrieu, au côté de la syrah ! Dans la pratique, rares sont les vins qui en contiennent plus de 5%.
Dans le verre
Le viognier a les parfums des vergers environnants : pêche et abricot, ponctués d’une touche de violette. Envoûtant.
En bouche, il s’affirme par son gras et son opulence.
Dans le monde
La France représente plus de la moitié des surfaces, et plus loin derrière on trouve l’Italie et les Etats-Unis. Dans ce dernier pays, on apprécie sa rondeur naturelle qui n’a pas besoin d’élevage en fût pour s’affirmer (à l’inverse du chardonnay, qui doit gagner dans le chêne son côté beurré).
Le conseil de Lucien
Rond mais sec, le viognier est une bonne alternative aux vins doux pour accompagner le foie gras en début de repas, sans saturer les papilles. Il tiendra également tête à des viandes blanches en sauce crémée ou des crustacés nobles.